يوميات العدوان .. حرب حجارة السجيل - page 318

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Je prends une claque. Jamais, nulle part, je n’ai vu autant de courage. Les
vieux, les jeunes, les femmes, les hommes, les enfants. Tout le monde est
courageux.
C’est un chauffeur de taxi, Mohammed, qui me conduit chez Rana. Il
engage la conversation pour savoir ce que je fais encore là. Il me raconte
qu’il vient de Bethléem, en Cisjordanie. Toute sa famille est là-bas. Ses
parents, ses frères, sa femme et leurs trois enfants. Il ne les a pas vus
depuis 2002 :
« Enfin si, deux fois, au
,
mais les soldats ne nous ont
donné qu’une heure. »
Ces trois petits êtres que je n’oublierai pas
En lisant les textes de Rana sur Internet, j’imaginais quelqu’un de plus
âgé. En réalité c’est une petite minette de 21 ans – mais qui à l’air d’en
avoir 15 – qui m’ouvre la porte. Sweat à capuche, visage de poupée,
40 kg toute mouillée. Les yeux cernés. Son père est là aussi. Il est
chirurgien à
.
J’en profite pour lui demander des
nouvelles du gosse de 11 ans, Mohamad, que j’avais photographié il y a
quelques jours aux soins intensifs. Sale blessure à la tête. Pareil pour son
cousin et sa cousine.
Je n’oublierai jamais ces trois petits êtres dans le coma, allongés sur des
lits les uns à côté des autres. Le docteur dit qu’ils vont aussi bien que
possible mais qu’on ne peut savoir s’ils se réveilleront, et dans quel état,
pour le moment.
Finalement, je passerai à l’hôpital plus tard dans la journée pour
découvrir que Fouad et sa sœur ont été transférés en Egypte. Leurs cas
étaient trop graves. Mohamad a repris conscience.
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